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5 mythes de l’horticulteur

par Brian Cantin, Conseiller sénior aux producteurs

Un mythe est une information qui, sortie de son contexte, va nous induire en erreur. Des visites à des serres ou à des foires commerciales, des participations à des séminaires ou des explorations sur Internet sont autant de moyens efficaces de recueillir de l’information. Il ne faut cependant jamais oublier qu’il arrive souvent que les informations que l’on a glanées ne concernent qu’un type de production en particulier ou ne se réfèrent qu’à des « conditions idéales » qui ne s’intègrent pas nécessairement dans votre programme de production. Lorsque vous faites la collecte d’informations auprès de sources reconnues, si vous ne prenez pas la précaution de poser les bonnes questions ou de demander des éclaircissements sur des points précis, la plupart du temps vous ne retiendrez que des bribes d’information qui pourraient mener à des idées fausses.

Ce mois-ci, je voudrais passer en revue quelques-uns des mythes que j’entends le plus souvent circuler lorsque je fais la tournée de différentes serres. Je m’arrêterai plus particulièrement sur les idées fausses qui touchent les mélanges et les substrats, les idées fausses sur l’efficacité des produits chimiques, les idées fausses sur les pratiques d’arrosage, les idées fausses sur les engrais à libération contrôlée et les dernières, mais non les moindres, les idées fausses au sujet du pH de l’eau et de son effet sur le pH du sol.

Mythe no1

Tous les mélanges sont du pareil au même

Contrairement à cette légende urbaine, un bon mélange doit fournir une porosité équilibrée dont les pores sont de diverses tailles pour assurer à la fois une bonne rétention d’eau et une circulation d’air adéquate. La taille des pores a une incidence sur l’eau disponible, sur le drainage initial et sur la qualité de la distribution de l’eau. Cet équilibre entre l’aération du sol et la rétention d’eau est directement lié à l’identité et à la proportion des ingrédients qui composent un substrat. Il est extrêmement important que la distribution de la taille des particules conduise à un bon équilibre entre l’apport en air et l’apport en eau.

Mythe no2

Les pesticides et les fongicides offrent le rendement pour lequel ils ont été conçus

Quand les organismes nuisibles et les maladies persistent malgré qu’on leur oppose une batterie de produits chimiques, il est temps de reconsidérer vos programmes de gestion des organismes nuisibles ainsi que vos méthodes d’application de produits conçus pour les éliminer. Il importe de bien reconnaître et de bien comprendre le cycle de vie de l’organisme nuisible en question. Il faut bien connaître le produit que vous devez appliquer. Apprenez à quelle étape du cycle de vie de l’organisme le produit est le plus efficace. Lisez bien l’étiquette, en accordant une attention toute particulière aux informations sur les précautions à prendre, aux mises en garde sur la phytotoxicité et aux mises en garde en matière de mélange en cuve. Gardez toujours l’équipement de pulvérisation et d’application en bon état, en accordant une attention particulière à la taille de l’orifice de la buse. Les propriétés abrasives des formules de poudres mouillables peuvent élargir le diamètre de l’ouverture, ce qui peut avoir une incidence sur la taille des particules de produits pulvérisées. Pour terminer, choisissez le bon moment de la journée pour faire l’application d’un produit chimique. Voyez également à appliquer le produit sur la partie de la plante où il sera le plus efficace.


Mythe no3

Mes pratiques d’arrosage sont adéquates

Rappelez-vous que les modes d’arrosage sont essentiels à la réussite de toute production : ils devraient tenir compte du choix de votre substrat de culture ainsi que de ses propriétés d’aération et de drainage. Les plantes croissent lorsque leur zone racinaire est alimentée en oxygène et dépérissent lorsque le terreau est surchargé d’humidité. Si le mélange choisi est trop compressé, le drainage de l’eau ne se fait pas assez rapidement et le surplus d’humidité tue de la sorte les fins poils racinaires au fond du récipient. Plus longtemps le sol reste mouillé, plus grand est le diamètre des racines perdues.



Développement racinaire

Mythe no4

Les engrais à libération contrôlée sont imprévisibles

Comme je l’ai expliqué plus haut en parlant d’autres produits chimiques, le rendement des engrais n’est pas tant une question d’imprévisibilité qu’une question de mauvaise connaissance du produit. Les engrais à libération contrôlée sont conçus pour libérer de petites quantités de substances nutritives pendant une période de temps prolongée, le taux de libération étant fonction d’une certaine température du terreau. Des températures inférieures ou supérieures à la température pour laquelle le produit a été conçu auront assurément un effet sur le taux réel de libération des éléments nutritifs. En cas de doute, vous êtes invités à communiquer avec les représentants qui vous ont vendu le produit. Ainsi serez-vous à même d’avoir une meilleure compréhension du produit et de son mode de fonctionnement.

Mythe no5

Une eau à pH élevé augmente le pH du sol

Prenez le temps de comprendre la différence qui existe entre un « pH élevé » et une « alcalinité élevée ». Le taux d’alcalinité se réfère à la capacité de l’eau à résister à un changement de pH. Les principaux composants de l’alcalinité d’une eau sont les carbonates (CO32¯), les bicarbonates (HCO3¯) et l’hydroxyde soluble (OH¯). Ces composants réagissent avec les ions hydrogènes (H+) et les empêchent d’abaisser le pH du terreau. Une alcalinité élevée aura un plus grand effet sur le pH du milieu de culture et sur la fertilité de la plante. Pour sa part, le pH est une mesure de l’acidité ou de la basicité d’une solution, mesure basée sur les effets d’altération que les carbonates présents dans l’eau ont sur le substrat de culture.

En conclusion, lorsque vous essayez d’améliorer vos pratiques de production par la collecte de nouvelles informations, assurez-vous de poser les bonnes questions plutôt que de vous contenter d’informations incomplètes. Cela me fait penser à ce que mes mentors et mes professeurs avaient l’habitude de me répéter. Ils me disaient tous la même chose: «Il n’y a pas de question stupide!»

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